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Still Life
24 septembre 2007

Un week-end trés festivalier

Hé oui...un week-end prolongé (Samedi, Dimanche, Lundi) essentiellement consacré à ce réjouissant événement qu'est le 3éme festival du cinéma chinois de Paris. Deux films par jour, des émotions trés variées, un programme subtilement choisi....Bravo aux organisateurs !

Samedi Pour commencer "Electric Shadows" signé de la réalisatrice  Xiao Jiang en 2006. Heureusement qu'il existe ce type de festival pour nous permettre de voir de telles petites merveilles en France. Un superbe scénario rétroactif qui nous promène de la fin de la révolution culturelle à nos jours au travers de l'itinéraire de deux enfants ayant grandis bercés par les projections de films publiques en plein air et qui auront gardés leur amour du cinéma. Mais leurs itinéraires seront bien différents, tragique pour l'un, anodin pour l'autre. Ils vont se retrouvés à la suite de circonstances bien étranges, le garçon ( Dabing) découvrant dans l'appartement de la jeune fille ( Lingling) les réminiscences d'un passé qu'il redécouvre. En dire plus serait dévoiler l'essence même de cette émouvante comédie dramatique qui si elle passe un jour prés de chez vous.....Sachez simplement que cette sorte de "Cinéma Paradiso" à la chinoise saura vous serrer la gorge, vous faire sourire ...Un merveilleux film, tout simplement, imprêgné des larmes de l'enfance, de la dureté du monde adulte et des mystéres de la vie...

elec

J'attendais beaucoup de "Anayi" tournée par Chouchou, une jeune réalisatrice de 24 ans issue des Dong et dont la mère est elle issue de la minorité Miao. Chouchou  est la réalisatrice, mais aussi la scénariste, l'actrice principale et l'interprète des chansons du film !! J'avoue avoir été quelque peu déçu par la miévrerie du scénario réellement à l'eau de rose. Une histoire d'amour banale qui ne tire que baillements...Il semble évident que Chouchou a surtout voulu rendre compte de l'existence et des traditions des deux ethnies dont elle provient. Et la, c'est trés réussi, ce qui fait de ce film un trés joli documentaire sur un peuple fascinant, le tout dans des paysages extraordinaires. C'est déjà bien mais j'en espérais vraiment quelque chose de plus consistant...

Dimanche Changement de cap, et direction la cinémathèque de Bercy où sont joués des oeuvres du cinéma shanghaien des années 30/40.Tout d'abord "San Mao le petit vagabond"  tourné en 1949 et qui est une sorte d'adaptation d'une bande dessinée trés connue en Chine à cette époque. La Chine post conflit sino-japonais est alors en proie à la misère des rues et San Mao est l'un de ces enfants réduits à errer et à vivre de mendicité. Les réalisateurs Zhao Ming et Yan Gong ont su éviter tout misérabilisme pour nous conter les petits bonheurs ( rares) et les malheurs ( en guise de pain quotidien) de leur petit personnage. Et il est difficile de ne pas penser au "The Kid" de Chaplin, le rire étant souvent présent dans ce qui est pourtant l'évocation d'une tragédie. Difficile de résister au charme du petit San Mao dans cette oeuvre réaliste, cruelle et poignante. Une magnifique découverte.

Le temps de souffler un peu et place à "Shanghai d'hier et d'aujourd'hui" tourné en 1936 par Cheng Bugao. Une chronique des habitants d'un immeuble de Shanghai tentant de survivre aux vicissitudes d'une Chine en totale crise économique et dont les habitants en sont réduits à survivre au chomage, aux privations et aux dettes qui s'accumule...Mais voilà, si il y a une chose essentielle au commun des mortels de l'empire du milieu, c'est bien de "ne pas perdre la face"...Alors chacun essaye de faire croire que son propre sort n'est pas si désespéré. Il faut alors envers et contre tout sauver les apparences, quitte à s'enfoncer encore plus dans le marasme. La encore, l'histoire est racontée avec une forte dose humoristique qui rend les personnages forcément attachants. L'auteur nous dépeint une triste réalité sans oublier d'ironiquement se moquer tendrement d'eux. Un excellent moment de cinéma d'époque.

Lundi Retour au Max Linder pour deux films contemporains, ça débute avec "Le Jardin Public" de Yin Lichuan en 2007.L'histoire d'un père veuf à la mentalité trés traditionnelle et dont la fille, journaliste de télévision est elle trés émancipée et trés "moderne". Le père se met en tête de trouver un mari "idéal" à sa progéniture dans un jardin public où se réunissent parents désireux de trouver le meilleur parti à leurs enfants, en dépit d'un monde qui leur échappe et dont ils ne comprennent pas les bouleversements. Il y avait matière à réussir un excellent film, mais j'avoue être rester sur ma faim. Trop caricatural peut être ? On aimerait davantage s'enthousiasmer mais le film finit par tourner en rond. Ceci est le premier film du réalisateur, ceci explique peut être cela...? Pas mal mais bien inférieur à la majorité des films proposés lors de ce festival, à mon humble avis.

Mon marathon cinématographique va se terminer en apothéose avec un jouissif "Certificat De Mariage" tourné en 2001 par Huang Jianxin, une pure comédie tournée en Chine mais qui aurait d'ailleurs trés bien pu être occidentale tant le sujet est devenu universel ( y compris en Chine ).Une famille ordinaire, menant une vie heureuse part soudain en crise quand la mère réalise que le certificat de mariage du couple est introuvable. C'est le point de départ de mésaventures du couple qui va alors être au bord de l'implosion. Le tout est raconté par Xiao Wen la fille du couple agée de treize ans, adolescente éprise de culture occidentale et aux idéaux d'une jeunesse dans laquelle elle croit se reconnaitre, avant de se rendre compte du contraire. On rit aux éclats, la comédie est drôle mais intelligente. Les personnages sont savoureux, particulièrement la jeune Feng Gong dans le rôle de Xiao Wen. Un autre visage d'un cinéma chinois devenu incontournable. Certes, le propos, comme dit plus haut, sort du contexte purement chinois mais ce film apporte un bénéfique coup de jouvence à un style, la comédie familiale, éculé par chez nous. On applaudit !

certi

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Commentaires
S
Heureux hasard !!
K
super, il passe sur arte dans quelques jours !
S
alors je t'invite à commencer par exemple par "épouses et concubines", on s'en remet pas, promis !
K
pour ces comptes rendus. Ce cinéma est quelque chose qu'il me faudra explorer. Tu es une mine sur la Chine !
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